LE TIMING

LE TIMING

Quelques-unes des photos les plus primées du monde reposent sur l’outil narratif que constitue le timing parfait. Cela implique de choisir le bon moment pour déclencher l’ obturateur. Le sens du timing révèle la manière dont le photographe voit ce moment.

Henri Cartier-Bresson, photographe du xx• siècle, a démontré un sens du timing parfait dans la photo d’un homme sautant par-dessus une grande mare réfléchissante, dont la posture fait subtilement écho à une affiche à l’arrière-plan.

Devant ce pied suspendu au-dessus de la mare, le spectateur se demande ce qui va se passer. La tension créée par le timing de la prise de vue renvoie à une histoire plus large. La photographie sur le vif est définie pour l’essentiel par une prise de vue au moment opportun. La photographie spontanée est devenue très populaire après l’introduction des petits appareils portables comme le SLR 35 mm.

Toutefois, certains photographes choisissent de prendre des photos dépourvues de toute  référence temporelle, comme Bernd et Hilla Becher. Leurs images paraissent stagner dans le temps, sans donner aucune idée du jour ou de l’année. La photographie« becheresque » contredit clairement le langage visuel du « moment décisif», car elle ne comporte aucun mouvement à saisir « à temps ».

Le timing peut servir d’outil narratif pour  une ambiance ou un sentiment, ou pour établir une interaction Invisible entre le photographe et son environnement.

Une large part de la photo repose sur le timing. Juger du moment ou un geste sera fait, ou le soleil atteindra l’angle parfait, ou le train traversera  l’horizon, est un élément essentiel  pour le photographe. Les particularités temporelles de la prise de vue sont d’une importance vitale pour véhiculer le message du photographe. Trouver le timing parfait est le métier du photographe.

Henri Cartier-Bresson, Place de l’Europe. Gare Saint-Lazare. France, Paris, 1932

timing003